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Vu d'Allemagne
11 janvier 2013

Michigan : Attaque éclair contre les syndicats

Les républicains démontent le droit du travail.

Blitzkrieg au Michigan

Avec la loi pour « le droit au travail », les républicains veulent réduire le rôle des syndicats aux Etats-Unis. Derrière cela se cachent les lobbies de l'industrie, qui prônent le dumping salarial.

Article de Dorothea Hahn, paru dans le taz.de le 11/12/2012, disponible ici : http://www.taz.de/Republikaner-demontieren-Arbeiterrechte/!107225/

Une nouvelle confrontation a lieu dans le Michigan, lieu de naissance de l'industrie automobile américaine. Le parti républicain essaie, dans une attaque éclair, de vider de son sens le droit des syndicats dans l'état.

Moins d'une semaine après la présentation d'une loi, ironiquement intitulée « Droit au travail », devant le Parlement à Lansing, le gouverneur Rick Snyder pouvait, la promulguer. Les syndicats et le parti démocrate annoncent un mouvement de résistance.

A l'inverse des précédentes attaques contre les droits des syndicats au Wisconsin et dans l'Indiana, ils reçoivent pour cela le soutien de Barack Obama. « Le vrai sujet ici, c'est le droit, de travailler pour moins d'argent » a déclaré lundi le président lors d'une visite dans une usine de camions de Daimler aux environs de Detroit. Il a ajouté, de manière inhabituellement virulente « Nous ne devons pas nous lancer dans une course vers le bas ».

Le parti républicain à Lansing a commencé à discuter du projet de loi « Liberté de travailler » fin novembre. De nombreux lobbies de l'industrie, orientés à droite, dont le groupe « Américains pour la prospérité » co-financé par les milliards de pétro-dollars des frères Koch, essaient depuis longtemps déjà, d'obtenir des lois similaires dans tous les états fédérés des Etats-Unis.

Pourtant, au Michigan, le gouverneur Snyder, ancien spéculateur, qui est en poste depuis le début 2011, avait déclaré quelques mois auparavant, qu'il ne voulait pas porter atteinte aux droits syndicaux.

Une loi selon la procédure accélérée.

Jeudi dernier, la majorité républicaine a adopté la loi selon la procédure accélérée. Les critiques soupçonnent que l'attaque éclair des républicains soit une tentative, d'empêcher les mouvements de protestations d'avoir une occasion de se développer.

Les années précédentes, les républicains avaient provoqué des démonstrations massives avec des lois contre les droits des employés aussi bien au Wisconsin qu'en Ohio. Au Wisconsin, le mouvement social a finalement réussi à obtenir la fin de mandat prématurée de plusieurs politiciens républicains, mais pas celle du gouverneur Scott Walker.

Dans l'Ohio, l'opposition a finalement obtenu l'organisation d'un référendum sur la loi menaçant les syndicats.

Mettre à sec les syndicats

La loi du Michigan cible directement les finances des syndicats. Elles devraient être asséchées par la réduction des cotisations. Jusqu'à présent les cotisations syndicales étaient établies dans les conventions collectives négociées par les syndicats et la direction. Dorénavant, elles seront fondées sur le volontariat.

De plus, les syndicats devront prendre en considération la représentation des intérêts de tous les employés des entreprises, même ceux qui ne cotisent pas.

Cette pratique, qui est appelée « Droit au travail » aux Etats-Unis, est déjà dans la législation de 23 Etats sur 50, notamment les Etats du sud, et les Etats du Midwest. Le Michigan deviendrait le 24e Etat du « Droit au travail ».

Partout, où des lois « Droit au travail » ont été adoptées sous la pression des entrepreneurs et des conservateurs, les recettes et cotisations des syndicats ont rapidement diminué.

Des salaires en baisse

Peu de temps après, les salaires ont également diminué, de même que les cotisations patronales aux assurances santé et vieillesse, et la sécurité de l'emploi est menacée. Selon les recherches du « Centre pour le progrès américain », les travailleurs gagnent en moyenne 1500 dollars de moins par an dans les Etats du « Droit au travail ».

« C'est un jour triste pour l'Amérique » a déclaré Stephen Madarasz de l'important syndicat new-yorkais des fonctionnaires « Civil Service Employees Association ». Il est préoccupé par « le programme extrême de privation de droit des travailleurs dans ce pays ».

Chris Towsend de « United Electrical Workers » à Washington parle d'une « attaque illégitime, financée par les gros sous ». Et à Lansing, où une journée d'action contre la loi est prévue mardi, Sara Wallenfang de AFL-CIO explique : « C'est une tentative flagrante des plus riches du Michigan, pour nous affaiblir ».

Le taux des organisations syndicales du Michigan, avec les trois grands producteurs automobile américaines General Motors, Ford et Chrysler est, avec 17 % des employés, encore important en comparaison avec le reste des Etats-Unis. Cependant, depuis les années 60, le nombre d'adhérents a diminué de 40 %.

Des campagnes coûteuses

Les syndicats du Michigan ont déjà subi une défaite politique en novembre. Ils ont investi 23,4 millions de dollars dans une campagne, pour inscrire dans la constitution de l'Etat le droit à une représentation collective des intérêts. L'autre partie, soutenue par les mêmes groupes de patrons, que ceux qui veulent la « Liberté de travailler », a investi 35 millions dans sa propre contre campagne.

Les auteurs républicains de la loi au Michigan disent défendre la compétitivité. Après que l'Etat voisin d'Indiana a promulgué une loi de « Droit au travail » au début de l'année, de nouvelles entreprises se seraient installées, expliquent ils, parmi lesquelles Android Industries à Fort Wayne. .

La direction d'Android Industries a d'ailleurs officiellement justifié son choix de lieu d'installation par le nouveau statut de « Droit de travailler » en vigueur en Indiana.

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